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Pendant que le soir songe

Pendant que le soir songe aux Êtres qui vont boire
à l'année qui s'en va puisqu'une autre s'en vient
pendant qu'il est exquis d'oublier ses déboires
par une nuit brûlant les vieux soucis d'hier
comme s'il suffisait d'une simple prière
à l'endroit de tous ceux qui vivent à genoux
puisque au sous peu de l'heure il n'est votre « chez nous »
si ce n'est le sanglot de ce qui ne parvient

Ni même à l'aube bleue, ni même au soir bleuté
quand votre pauvre lieu étudie ses partages
et que vous êtes pris par votre liberté
d'énoncer, çà et là, le nouvel an serein
espérant que l'on crut que vous êtes entrain
d'inventer la lumière et de nous en toucher
comme, en sa vie, meurtri l'Enfant tant recherché
sous les bombes des jours et qui - Lui – n'a plus d'âge !

L'impossible sanglot que vous versez encore
aux goulots de vos vins et la dinde écumoire
inscrite sur les jours des « je te fais ton sors ! »
la dinde et le foie gras vous boufferont l'étrange
et vous n'aurez plus rien ni l'approche d'un ange
à l'îlot d'un ciel bleu de toutes vos défaites
puisque sur l'horizon que galvaude vos fêtes
vous perdez la mémoire !

Pendant que le soir songe en des rives de vies
Là où vous n'êtes rien qu'impossible regard
Pendant que le soir songe à la rue, au parvis
Où sur bien des cartons s'endorment bien des hommes
Il est l'inadmissible et vous êtes tout comme
Un immense silence abreuvé, délétère
Que vous jetez partout aux confins de la terre
Car vous n'avez pour nom que : « partout je m'égare ! »

Alain Girard

Le 31 12 2015
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